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Le drame de la SNSM

Dernière mise à jour : 18 juin 2019

Un bateau de sauvetage de la SNSM a chaviré lors d'une opération de sauvetage ce vendredi 7 juin, le premier bilan est de 3 morts.

Bravant les dangers de la mer démontée 3 sauveteurs bénévoles du Canot tout temps

SNS 061 des Sables d'Olonne sont morts.

La corposation des sauveteurs est une fois de plus meurtrie.


Ce vendredi, en pleine tempête Miguel, une navette de l’association des sauveteurs en mer SNSM (Société nationale des sauveteurs en mer) a chaviré à 800 mètres au large des Sables-d’Olonne. Sur les sept marins présents à son bord, trois d'entre eux sont décédés. La vedette, le « SNS 061 Jack Morisseau », était sortie porter secours à un bateau de pêche en difficulté, le « Carrera », dont le propriétaire est toujours porté disparu. Qui sont ces marins qui risquent leur vie pour venir en aide aux navires en difficulté ? 20 Minutes a interviewé Xavier de la Gorce, président de la SNSM.

Qu’est ce que la Société nationale des sauveteurs en mer ?

Contrairement à son nom, il ne s’agit pas d’une société mais d’une association de droits privés constituée de bénévoles qualifiés. Depuis plus de cinquante ans, c’est à la Société nationale des sauveteurs en mer qu’est confiée la responsabilité du sauvetage en mer en France. L’association assure à elle seule 52 % des sauvetages en mer. D’autres associations et organismes en réalisent aussi, mais la SNSM est la seule association consacrée qu’au sauvetage. Nous gérons également un tiers de la surveillance des plages. Chaque année, c’est environ 9.000 personnes qui sont sauvées en mer, 20.000 interventions sur les plages pour 8.000 bénévoles et une flotte de 450 bateaux. C’est un modèle spécifiquement français.

Pour le sauvetage en mer, la France compte 84 salariés, les Britanniques plus de 1.000. Eux, ils ont de l’eau salée dans le sang, nous, c’est une culture qu’on a oubliée. 80 % des missions de sauvetages se font entre le rivage et 10 milles nautiques, soit environ 16 kilomètres, car désormais la navigation de plaisance s’est développée et la pêche réduite. Nous disposons cependant de bateaux de toutes les tailles et pouvant aller bien au-delà.

Les bénévoles sont-ils formés ?

Nous disposons de 32 centres de formations pour les bénévoles. La formation pour devenir surveillant des plages dure 400 heures. Pour être sauveteur en mer, il n’y a pas une formation type et on adapte la formation au niveau de compétence et aux capacités de la personne. La formation et la qualification de nos bénévoles sont nos absolues priorités, pour la protection évidente des individus, que ce soit celles des sauveteurs ou celle des personnes secourues, mais aussi parce que notre association fonctionne uniquement parce que l’armée, les pouvoirs publics, les services spécialisés nous font confiance.

Si cette confiance se fissure, si on doute de nos compétences, c’est la fin de notre association. »

Tout le monde peut devenir bénévole, il n’est pas nécessaire d’avoir un passif professionnel de marins. D’ailleurs, avec le temps, de moins en moins des postulants sont originaires des métiers maritimes sachant que toutes nos missions n’engagent pas les mêmes capacités ni les mêmes compétences. Chez nos sauveteurs en mer, il y a des pompiers, des fonctionnaires, un comédien, des enseignants, des membres de la collectivité locale. Il faut juste acquérir les compétences grâce à nos formations et partager nos valeurs.

D’où provient le budget pour une telle association ? Les navires sont-ils fournis par l’Etat ?

Non, les navires sont à nos frais tout comme leur entretien. L’Etat participe à 12 % du budget, le reste vient du privé. Pourtant, les fonds manquent. Dès 2021, il faudra quatre millions supplémentaires par an si l’on veut mener à bien le nécessaire renouvellement de notre flotte de navires. Nos 40 canots tout temps sont ceux que nous utilisons le plus et leur renouvellement remonte à 1986. Cette année-là, cinq marins sont décédés et il y a eu une prise de conscience. Aujourd’hui, il faut un plan Marshall pour notre association.


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